Vous trouverez ci-dessous des éléments de réponses aux questions les plus fréquemment posées sur différents thèmes : la personnalité, l’enfant intérieur, les intensifs d’éveil ou la spiritualité en général.
Ces éléments de réponses ne sont ni exhaustifs ni même à prendre comme des vérités établies. Ils se veulent simplement être des indicateurs sur le chemin. Pratiquez, expérimentez et voyez si votre propre expérience concorde avec les réponses proposées.
Pour une meilleure lisibilité, ces questions/réponses sont regroupées selon ces différents thèmes
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La Question « J'ai lu et entendu dire que participer à des séminaires ou prendre des séances individuelles peut être bénéfique pour certaines personnes, mais je ne comprends pas vraiment le but et l'objectif final du développement personnel. En quoi investir mon temps et mon argent dans le développement personnel peut m'être utile ? »
C'est une question importante et il est essentiel de bien comprendre nos motivations à choisir de s'impliquer ou non dans un développement personnel. Le développement personnel va des méthodes de bien-être telles que la ‘pensée positive’ ou les ‘thérapies New Age’ à des approches plus approfondies telles que la psychanalyse ou les techniques d'auto-investigation. La porte d'entrée peut être le corps, le mental ou les sentiments ou encore une combinaison des trois. Le but de ces différentes approches peut également varier et être orienté vers le bien-être du corps, la résolution de problèmes spécifiques que l'on peut avoir ou encore à une prise en charge plus approfondie des problèmes psychologiques auxquels une personne peut être confrontée. L'objectif principal de ces différentes approches est une régulation de la personnalité pour un meilleur fonctionnement dans la vie quotidienne.
Le ‘Travail Intérieur’ que je propose est assez différent de ces approches habituelles dans le sens où l’objectif principal n'est pas tant orienté vers un meilleur fonctionnement au quotidien mais plutôt vers le rétablissement d'une reconnexion avec notre Vraie Nature, une reconnexion avec ce que nous sommes au cœur de notre être humain. Le travail sur la personnalité est une étape importante et nécessaire afin de dégager la voie pour que notre vraie nature se révèle et ainsi accéder à une véritable liberté. Le travail intérieur agit comme un pont vers notre vraie nature et ses retombées ne sont pas seulement de l’ordre d’un meilleur fonctionnement dans la vie quotidienne mais bien plus de l’ordre de l’éveil à plus de maturité et de responsabilité. Pour résumer, je pourrais dire que la liberté, la maturité et l’aisance dans le quotidien sont le résultat ou les effets d’une implication dans un travail intérieur.
Cette personne demande : « En quoi investir mon temps et mon argent dans le développement personnel peut-il m'être utile ? »
Ce qui est essentiel dans un premier temps est d'être clair sur vos motivations à vous investir dans ce travail. Les motivations qui peuvent amener une personne à s'engager dans un travail de développement personnel peuvent aller d'une simple curiosité à se sentir malheureux dans la vie. L'important n'est pas de penser ou même de croire que participer à des séminaires ou prendre des séances individuelles va vous faire du bien parce que quelqu'un vous l'a dit ou parce que vous avez lu que cela peut être bénéfique ou parce que cela vous apportera tout le bonheur auquel vous aspirez. La motivation essentielle pour vous engager dans ce travail doit venir d’un ressenti personnel. Soit parce que vous ressentez le besoin de sortir d'un malaise psychologique qui vous rend malheureux, ou parce que vous ressentez que la façon dont vous vivez votre vie ne fait pas sens et que vous cherchez un vrai sens à votre vie.
Être clair sur ses propres motivations est une étape essentielle et vous pouvez commencer avec cette question : ‘Suis-je heureux ? Ma vie est-elle épanouissante ?’ Si la réponse est ‘oui’, alors vous n’avez pas besoin de vous investir dans ce travail. Mais si la réponse est : ‘Eh bien, pas vraiment ou non’, alors il peut être utile pour vous d'investir une partie de votre temps et de votre argent dans ce travail.
Son utilité ne dépendra que de vous. Cela dépendra de ce que vous voulez réaliser et de combien vous êtes prêt à vous investir pour atteindre cet objectif. Lorsque je rencontre des gens, ma première question est souvent : ‘Que voulez-vous ?’ À laquelle la plupart des gens répondent souvent : ‘Je ne sais pas vraiment ce que je veux’ et ils se sentent coincés avec ça. Si c'est votre cas, si vous êtes indécis sur ce que vous voulez, il peut être utile d’investir du temps pour découvrir ce que vous voulez vraiment, ce qui vous anime. Et si vous savez déjà ce que vous voulez, le travail intérieur peut vous aider à ouvrir la voie pour atteindre votre objectif. Dans les deux cas, investir dans une séance individuelle peut vous aider à y voir plus clair.
Ma propre expérience est que le travail intérieur m'a apporté le calme, la tranquillité du cœur, une sérénité jusque-là inconnue et un sentiment de liberté. Par la suite, le fait de travailler avec les gens m'a permis de partager et d'enrichir cette expérience que l'amour est une clé qui peut déplacer des montagnes. Au fil du temps, j'ai vu beaucoup de gens changer, beaucoup de cœurs devenir plus paisibles, beaucoup de confusion se clarifiée, ce qui a eu un impact sur la façon dont la personne entre en relation avec son environnement, avec ses proches.
Le travail intérieur n'est pas seulement bénéfique pour la personne qui s'y investit et bien qu'il soit orienté vers soi, ses avantages se répercuteront également sur les autres.
Bien que nous sommes des individus uniques, nous ne sommes pas des êtres séparés. Nous faisons partie d'un champ de conscience beaucoup plus vaste et nos pensées et nos actions ont un impact sur le monde qui nous entoure. Il n'est pas rare que les personnes qui se sont engagé dans un travail intérieur découvrent que leur conjoint, leurs enfants ou d'autres membres de leur famille ont également changés.
Vous avez la capacité de vivre une vie riche et satisfaisante, tout dépend de vous, le bonheur est entre vos mains.
La personnalité, dans le sens employé ici, c’est l’ensemble de nos systèmes de croyances, de nos états émotionnels et de nos comportements centrés autour de l’identification à cette référence : ‘moi’ ou ‘je’. Le bébé est sans personnalité aucune, la personnalité naît lorsque l’enfant commence à se reconnaitre et elle se développe tout au long de l’enfance selon les caractéristiques propres au milieu dans lequel l’enfant est immergé.
La personnalité se construit essentiellement en fonction de la relation à l’autre et du regard des autres sur soi, tout autant que par l’expérience de situations vécues comme plaisantes ou déplaisantes. C’est un assemblage à la fois informe et multiforme qui impose son contrôle, sa domination sur la réalité de ce que nous sommes intrinsèquement. Les termes ‘ego’ ou ‘le moi’ sont en quelque sorte les identifiants de la personnalité.
Elle le peut assurément si nous acceptons que ce ne soit pas une question de troquer un habit pour un autre mais bien de se laisser modeler par un processus de transformation. Sur le ‘marché du spirituel’ bon nombre de stages offrent la possibilité de changer nos comportements en optant pour un mode de penser ou de comportement défini comme étant plus positif. Cela revient simplement à changer d’habit et n’a en réalité aucun effet quel qu’il soit sur la cause profonde des modes de comportements. De plus, cela demande beaucoup d’effort tant le naturel est prompt à revenir en surface.
Seul un processus de transformation peut changer durablement et sans effort la personnalité et ses comportements. Il arrive souvent que la transformation ne se mette pas vraiment en place parce que nous nous accrochons à un ‘moi’ auquel nous nous identifions comme étant notre véritable réalité.
Nous nous sentons en sécurité avec ce ‘moi’, il est devenu notre identité. Toutefois, pour qu’une transformation puisse s’établir il importe de questionner nos croyances et idées préconçues.
IL s’agit d’ouvrir une porte vers l’inconnu, vers le non-connu et cela peut générer de la peur, la peur d’être submergé, englouti. L’insécurité, le doute, ne pas savoir tout autant que la vulnérabilité seront activés, provoqués. Tout l’opposé d’un mental intellectuel et contrôleur, qui garde les rênes et se nourri de savoir et de sécurité.
Donc oui, il est possible de transformer nos comportements et notre personnalité de façon à vivre de façon plus en harmonie avec soi-même ainsi qu’avec notre environnement.
Une chose importante à se rappeler c’est que changer ou transformer nos personnalités n’est pas une finalité mais seulement un des aspects du travail de développement personnel car nous sommes bien plus que notre personnalité. La personnalité est en fait une réalité fictive, assurément utile et efficace pour œuvrer dans le monde mais néanmoins fictive.
Le travail sur soi va au-delà de la personnalité, au-delà de ce ‘moi’ auquel nous nous identifions. Mais pour aller au-delà de quelque chose il importe d’être clair sur ce qu’est ce quelque chose ; autrement c’est aller à l’aveuglette. Travailler sur soi, sur la personnalité est une étape utile et nécessaire sur tout chemin de transformation et comme l’a souligné un sage indien, travailler sur la personnalité c’est construire un pont vers ‘Être’.
Imaginez que vous ayez faim; est-ce que la lecture d’un livre viendra satisfaire votre faim ; assurément non. Pour satisfaire votre faim, vous aurez besoin d’une nourriture concrète, véritable.
Il en va de même avec vouloir changer la personnalité ou les comportements, il vous faudra pratiquer ce que le livre propose, sa lecture seule ne suffira pas. Qui plus est, les livres sont habituellement écrit pour un public général et ne s’applique pas nécessairement a votre cas et cela peut vous entrainer dans une direction indésirable.
De plus, vouloir changer sa personnalité ou ses comportements ne sonne pas franc car cela semble vouloir dire : « bon, je n’aime pas mes comportements, je veux m’en débarrasser et en avoir de meilleurs avec lesquels je me sentirais bien. »
Bien sûr vous pouvez faire cela et beaucoup le font, beaucoup prennent cette approche et commence à se comporter selon ce qu’ils ont lu ou entendu. Mais est-ce que cela les changent vraiment ou ont-ils simplement endossé un autre comportement qui semble meilleur à leurs yeux ?
Sur un chemin de maturité, il ne s’agit pas de changer un comportement pour un autre, il importe de penser en termes de transformation, en termes de retour à un équilibre, de retour à une harmonie de quelque chose qui est ressenti, perçu comme discordant, désorganisé.
Lire des livres ou écouter des conférences est une bonne motivation pour initier un changement, il importe cependant de se mettre en marche et de parcourir ce chemin de transformation soi-même.
Cette question semble impliquer que vous considérez votre personnalité comme quelque chose de sale qui a besoin d’être nettoyé. Il n’existe pas de personne sale, peu digne d’intérêt ou indigne d’être aimé, mais uniquement des jugements portés ou imposés par les autres sur une personne.
Enfant, nous portons tous en nous ce désir d’être aimé, reconnu, accepté ce qui fait que nous intégrons ces jugements portés sur nous au point de les faire nôtre. Ce qui nous renvoie une image distordue de nous-même avec pour conséquence la plupart du temps, si ce n’est tout le temps, de ne pas vivre notre vie en accord avec notre potentiel mais en accord avec ce que les autres nous ont conduit à croire que nous sommes ou devrions être.
Nous avons oublié cet espace de pureté, d’intégrité, de silence et de beauté que nous sommes et toutes les techniques de méditation ont pour finalité de nous faire intégrer ou mieux, réintégrer cet espace.
Ces techniques de méditations n’ont pas pour but de s’occuper de la personnalité et de ses comportements, même si d’une certaine manière elles participent à un déconditionnement en nous rendant plus conscient de nos comportements
Comprendre et gagner en clarté sur nos modes de fonctionnement, sur nos besoins et désirs, sur nos croyances est une étape nécessaire vers un lâcher prise de nos conditionnements malsains et en ce sens c'est nettoyer la personnalité. Cela peut aller de pair avec la pratique d’une technique de méditation. Les deux sont nécessaires pour qui souhaite accéder à sa vraie nature.
Il n’y en a pas et il y en a une ! Tout dépend de quel point de vue l’on se place.
Du point de vue de la Vraie Nature il n’y a aucune différence puisque toute dualité est inexistante, tout est un, non deux.
La différence n’existe que du point de vue de la personnalité. La personnalité vit dans un monde dualiste ; il y a moi et quelque chose d’autre.
Du point de vue de la personnalité qui est centrée sur la pensée et l’objectivité, il y a une différence. Nous sommes incarnés, nous avons un système nerveux central avec ses hauts et ses bas, la vie existe sous différentes formes et il y a même cette autre chose que l’on nomme vraie nature. Donc du point de vue de la personnalité il existe une multitude d’autres que moi, principalement parce que notre monde tourne autour de cette identification avec la personnalité, avec ce ‘moi’, ce ‘je’.
L’identification implique une séparation et le seul but de la spiritualité ou de la méditation est de mettre un terme à cette identification.
Une compréhension intellectuelle n’engendre pas de changements véritables parce qu’elle ne transforme pas. Lorsque vous comprenez quelque chose intellectuellement, rien ne change vraiment et c’est ce qui amène certaines personnes à ce constat : « J’ai lu tant de livres et participé à nombre de stages, pourtant rien n’a vraiment changé pour moi. Où est l’erreur ? »
L’erreur vient du fait qu’il n’y a eu qu’une compréhension intellectuelle de ce qui a été lu, entendu ou enseigné, le cœur n’a pas été impliqué.
La compréhension intellectuelle est certes une étape nécessaire et peut devenir, mais ce n’est pas toujours le cas, une porte vers une compréhension plus profonde, celle du cœur qui est la seule qui compte vraiment en termes de transformation. Pour cela il doit y avoir un engagement de la personne toute entière. Il s’agit de se mettre en accord avec la réalité de ce qui est et cela, seul le cœur sait le faire.
Une transformation véritable se met en place lorsque nous ouvrons nos cœurs et sommes disposés à faire face à ce qui est plutôt qu’à ce que nous voudrions qu’il soit. Lorsque nous lâchons nos attentes, nos espoirs et nos désirs d’être différent de ce que nous sommes. Il doit y avoir un empressement à faire face, à admettre et à embrasser ce qui est habituellement considéré comme notre négativité ou nos côtés sombres. C’est dans l’acceptation qu’une transformation véritable peut s’établir.
Accepter, c’est simplement dire ‘Oui’ à ce qui est. Peu importe qu'il s'agisse d'une situation extérieure à nous ou de nos propres pensées, sentiments ou sensations. L'acceptation est le fait très simple d'être en accord avec la réalité qui est là, quelle qu'elle soit.
Si notre réalité intérieure est en mode répression, il est nécessaire d'être en accord avec ce fait, avec cette réalité. ‘Oui, je réprime’ et je pourrais ajouter tant pis !
C'est un point crucial car si nous n'acceptons pas le fait que nous réprimons, rien ne peut fondamentalement changer. J'appelle cela ‘faire sien’, devenir responsable. Nous devons être responsable de notre résistance, de nos sentiments, de nos pensées, de nos qualités, de tout ce qui se passe en nous.
Beaucoup de gens que je rencontre lors de séances individuelles ou d'ateliers ont une certaine résistance à admettre qu'ils sont en colère, blessés ou qu'ils ont besoin d'aide. Ils peuvent facilement reconnaître qu'il en est ainsi, mais il leur est difficile de franchir le pas vers un ‘oui’ total à ce qu’ils éprouvent. Ne pas vouloir admettre semble être si profondément ancré en eux qu'ils se retrouvent coincés avec leur ‘non’, avec leur résistance. Ils s'accrochent à leur ‘non’ comme si leur vie en dépendait.
Et d'une certaine manière, il est vrai qu'à un moment donné de leur vie, leur vie dépendait du fait de dire ‘non’. Il était crucial de dire ‘non’ face à une certaine situation. Le problème est que cette situation est depuis longtemps révolue et ne menace plus, il y a donc une possibilité de lâcher prise de ce ‘non’. Pour que ce lâcher-prise se produise , un ‘oui’ à ce ‘non’ est essentiel. Admettre : ‘Oui, je résiste, oui j'ai fermé mon cœur, oui, je ne veux pas parler à cette personne’ et le plus important, ‘oui je suis meurtri’.
Admettre notre réalité intérieure est essentiel avant de pouvoir s'ouvrir au ‘non’, à la résistance, au cœur fermé, à la douleur que porte ce cœur fermé. C'est l'ouverture à la résistance, l'acceptation de la résistance qui permettra la guérison. Résister à la résistance ne fait que renforcer l'isolement, la peine et le chagrin.
Il n'y a pas de bouton ‘oui’ que l'on pourrait activer. Pour que ce ‘oui’ soit prononcé, pour qu’il se manifeste, le mental contrôleur doit lâcher prise et cela ne peut pas être forcé. Il s’agit d’un processus intérieur de reconnaissance et lorsque cette reconnaissance intérieure s’opère, une profonde relaxation s'ensuit immédiatement.
La relaxation est l'autre face de l'acceptation.
La Question : « Je vis souvent dans le mental, je pense plutôt que je ne ressens. Comment ai-je perdu le lien avec mon corps et mes sentiments. Comment puis-je me reconnecter avec mes sensations corporelles, mes émotions et mes sentiments ? »
La plupart des gens ont perdu le lien avec leurs sentiments et vivent dans leur mental. C'est un mécanisme de protection commun qui résulte d'avoir été profondément blessé. Vivre dans le mental, c'est comme vivre au pays des rêves. On imagine et on espère une réalité fantasmée, une réalité qui correspondrait à nos désirs les plus secrets. Être aimé inconditionnellement et tuer tous ceux qui nous ont fait du mal. Nous voyons tout à travers notre intellect, à travers un processus de penser. Ce n'est pas que nous n'avons pas de sentiments, mais plutôt que nous ne reconnaissons pas nos sentiments en tant que sentiments. Les sentiments, les émotions et les sensations sont là mais ils restent en arrière-plan, presque invisibles.
Nous sommes des êtres sensibles et dans une précédente conférence, j'ai mentionné que notre être se compose de trois couches ou corps différents qui suivent les différentes étapes de notre développement. Le corps sensoriel est le premier à apparaître après la naissance et peu de temps après le corps émotionnel commence à s’activer. Dans notre petite enfance, nous sommes très sensibles à ce que nous voyons, entendons ou ressentons et comme notre corps mental, notre faculté de raisonnement n'est pas encore complètement formée, nous ne sommes pas en mesure de bien comprendre et d’intégrer les différentes situations auxquelles nous sommes confrontés. La compréhension et la rationalisation ne viendront que plus tard lorsque notre cerveau sera plus développé.
Notre système nerveux est cependant conçu pour absorber et prendre en charge tout ce qui menace notre survie et cela se produit dans notre ‘cerveau émotionnel’ situé dans le ventre et plus précisément dans la texture de la paroi de nos intestins. C'est pourquoi il est également conseillé de jeûner et de nettoyer notre intestin de temps en temps, cela aide à libérer les toxines indésirables et les émotions stockées.
Nous perdons le lien avec nos sentiments et nos sensations et devenons insensibles lorsqu'un sentiment ou une sensation est ressentie comme intolérable. Notre système nerveux a la capacité de bloquer la sensation de douleur. Vous l'avez peut-être remarqué par vous-même, lorsqu'une douleur est trop intense, le corps s'engourdit et la sensation de douleur disparaît. S'évanouir ou tomber dans le coma fait également partie de ce système d'engourdissement. Cela est vrai pour les douleurs physiques et psychologiques.
Le problème est que nous avons oublié d’être confiant que notre corps a aussi la capacité de sortir de cet engourdissement et nous laissons inconsciemment notre mental prendre la main pour contrôler ce que nous ne pouvons pas intégrer ou ce que nous craignons. Perdre le lien avec nos sensations et nos sentiments est un mécanisme de protection nécessaire. Il a toutefois ses limites car lorsque nous vivons dans notre mental, nous ne vivons pas à notre plein potentiel. Nous ne remarquons pas la beauté qui nous entoure, nous ne sentons pas les parfums de la vie ; nos cœurs sont fermés et nous ne remarquons pas et ne sommes pas émus par ce qui est toujours présent, l'Amour.
Je peux vous assurer qu'il est possible de renouer avec vos sensations corporelles ainsi qu'avec vos ressentis et retrouver votre plein potentiel de vie. Pour renouer avec nos sentiments et nos sensations, nous devons ralentir et prendre le courage d'affronter nos peurs et nos jugements.
Comme mentionné précédemment, votre mental agit comme une barrière à toutes les sensations et à tous les sentiments. Pour le mental, une sensation ou un sentiment est quelque chose de dangereux, de menaçant, il ne veut donc évidemment pas sentir ou ressentir ce qui implique que vous devrez rééduquer votre mental en le redirigeant dans la bonne direction. Le plus simple est de commencer par le corps et de sentir les endroits de tensions ou de détente qui se produisent.
Prenez-le comme une nouvelle exploration. Par exemple : je ressens une tension dans ma poitrine, comment cette tension est-elle ? Est-elle légère, forte, supportable, insupportable, confortable ou inconfortable ? Quel sont les pensées qui viennent avec cette sensation ? Est-ce l’acceptation ou le rejet ? Et quels sentiments se manifestent avec ces pensées : colère, tristesse ou peur ?
Utilisez cette façon d'explorer pour entraîner votre mental à laisser les sensations et les sentiments se manifester. La peur de ressentir est probablement la principale barrière car notre psychisme a enregistré que ressentir est douloureux. Nous devons prendre courage et surmonter cette peur.
Et nous pouvons faire cela en exprimant tout ce qui vient lorsque nous commençons à nous connecter avec un sentiment. Ce peut être un très fort ‘non, je ne veux pas ressentir’, ce peut être une peur de mourir si je me permets de ressentir ce sentiment, ce peut aussi être une profonde tristesse ou une impuissance à être confronté à ce sentiment spécifique. L'engourdissement, la colère, la peur, l'impuissance et l'inutilité sont certainement les principales émotions qui surgiront lorsque nous commencerons à nous connecter à nos sentiments. Nous devrons passer par cette phase afin de vraiment nous connecter avec un sentiment et guérir la douleur que ce sentiment porte; il n'y a pas d'autre moyen, il n'est pas possible de contourner cette phase.
Exprimer est une étape nécessaire, mais exprimer de manière appropriée, sans refouler et sans exagérer, sans faire d’une butte une montagne.
La Question : « Il m'est très facile de me plaindre des défauts des autres. Je sais que c'est mal de faire cela mais je ne sais pas comment arrêter ce comportement. Pourriez-vous me donner quelques conseils ? »
Ce n'est pas seulement vous qui avez cette tendance, tout le monde a cette tendance à se plaindre des défauts des autres ou à être jaloux des réalisations des autres, ce qui est en fait la même chose dans le sens où il s'agit d'éviter de reconnaître nos propres défauts et qualités.
La première chose que vous devez comprendre est que ce n'est pas mal de votre part de faire cela. Il y a un mécanisme en vous qui vous pousse à faire cela. Donc, dans un sens, vous n'êtes pas responsable de ce comportement. Bien sûr, blâmer les autres ou se plaindre de leurs défauts génère une certaine douleur pour ces personnes et pour vous aussi. Le harcèlement n'est certainement pas une habitude saine, mais il en va de même pour cette habitude de faire l'éloge des autres. Plutôt que d'essayer de changer ce schéma de comportement, il est préférable de s’interroger et de reconnaître où se trouvent ses racines. Lorsque la racine est vue, le comportement s'estompe et se dissout tôt ou tard.
Je disais tout à l'heure que vous n'étiez pas responsable d'avoir ce comportement, mais vous avez une responsabilité, celle d'être plus conscient de ce comportement actif en vous et de prendre soin de ce comportement. En soulevant cette question et en demandant conseil, vous prenez cette responsabilité en main. C’est aller dans la bonne direction.
Blâmer concerne essentiellement des événements ou des personnes extérieures à nous. Nous projetons sur les autres ce que nous ne sommes pas à même d'accepter de nous-mêmes, que ce soit une qualité ou un soi-disant ‘défaut’. Nous intériorisons aussi le blâme et nous nous jugeons de ne pas être assez comme il faut, d'être stupides ou faibles. Lorsque nous faisons cela, nous nous divisons et agissons comme s'il y avait deux personnes à l'intérieur de nous. Le ‘juge intérieur’ et moi, le ‘méchant’. Ce ‘juge intérieur’ est aussi parfois appelé ‘le contrôleur’.
Bien que la plupart d'entre nous aimeraient décapiter ce ‘juge intérieur’ et être libéré de son emprise, cela n'est pas possible et plus nous essayons de nous débarrasser de notre juge intérieur, plus il devient fort et implacable. Ce que nous devons faire, c'est d'abord accepter qu'il en est ainsi. ‘Oui, je juge, je blâme, je me plains des défauts des autres’. Une fois que nous admettons ce fait, un espace se créé et une relaxation s'installe sans effort. Nous pouvons alors continuer avec cette question : ‘de quoi est-ce que je me plains exactement à propos de cette personne ?’
Étant donné que dans votre question vous n'avez pas mentionné quels sont ces défauts dont vous vous plaignez, je vais prendre quelques exemples généraux auxquels tout le monde peut s'identifier. Il se peut que vous vous plaigniez que votre enfant ou votre conjoint soit désordonné ou qu'il ne prenne pas ses responsabilités, qu'il est insensible ou égoïste ou qu'il se plaint trop.
Connaitre votre déclencheur de récrimination est important car cela vous indiquera la direction où regarder.
Par exemple :
• Cette personne est désordonnée => je ne supporte pas le chaos = le chaos me fait me sentir en insécurité = j'ai besoin de sécurité.
• Cette personne ne prend pas ses responsabilités => je dois tout faire = je me sens dépassé = j'ai besoin de soutien.
• Cette personne est insensible => je ne me sens pas vue = je veux de l'attention ou je veux qu'on s'occupe de moi.
• Cette personne se plaint toujours => je me plains de cette personne qui se plaint = je ne supporte pas que les gens se plaignent = cela me met en colère, confus et je rejette = je ne suis pas confiant = j'ai besoin de clarté, de réconfort et je veux être compris.
À partir de ces quelques exemples, vous pouvez comprendre l’importance d'être clair sur votre déclencheur de récrimination puisqu’il révélera son autre face ; ce qui nous manque ou ce dont nous avons besoin. La sécurité, le soutien, l’attention ou le besoin d’être compris.
J'encourage chacun d'entre vous à pratiquer cette forme de questionnement intérieur pour que vous puissiez découvrir ce qui vous manque et ce dont vous avez envie. Les dyades de communication peuvent être un point de départ pour clarifier votre tendance à vous plaindre. Rappelez-vous qu'il s'agit toujours de vous et jamais de l'autre. La plupart du temps, l'autre n'est qu'un écran de projection sur lequel l’on peut reconnaitre ses propres besoins et envies.
Utilisez cette forme de questionnement et vous en saurez plus sur vous-même.
La Question : « J'ai l'habitude de décharger mes émotions sur mon enfant et sur mon mari. Je sais que cela leur crée de la douleur, ainsi qu’à moi-même, mais je ne sais pas comment changer cela. »
Décharger ses émotions sur les autres, en particulier la colère, est une habitude pernicieuse dont beaucoup de gens sont dépendant. C’est un signe d'immaturité et de faiblesse dans le sens où la personne qui décharge son émotion sur une autre personne n'a pas le courage de regarder en lui ce qui le pousse à agir ainsi.
Nous déchargeons nos émotions sur les autres parce qu'il nous est plus facile de rejeter notre responsabilité sur l'autre plutôt que d'assumer la responsabilité de ce qui nous arrive. Cela devient la faute de l'autre et cela nous libère de notre responsabilité.
De nombreux parents déchargent leur colère sur leur enfant parce que l'enfant ne fait pas ce qu'ils veulent qu'il fasse ou qu’il ne se comporte pas comme ils le souhaitent. L’on peut aussi observer cela sur la route où certains conducteurs déchargent leur colère sur d'autres conducteurs parce qu'ils sont trop lents ou trop rapides.
Décharger ses émotions n'est pas différent de se plaindre des autres ou de blâmer, c'est juste un peu plus direct et certainement plus douloureux pour l'autre. Que nous en soyons conscients ou non, lorsque nous déchargeons nos émotions, nous exprimons une profonde douleur non résolue.
La dynamique est assez simple, à un certain moment de notre vie nous avons été blessés et pour diverses raisons, cette blessure n'a pas été prise en compte, elle reste comme une plaie ouverte dans une partie inconsciente de notre psychisme. Le problème est que nous ne sommes pas conscients de l’ampleur de cette douleur en nous. Tout ce dont nous sommes conscients, et parfois même pas, c'est le ressentiment ou la colère qui nous accompagne constamment. Ce ressentiment est si fort qu'à la moindre occasion il s'allume et explose de façon incontrôlable. Décharger son émotion devient une subtile forme de vengeance.
Cette même dynamique de décharger son émotion peut également être une façon pour certaines personnes d’exprimer un profond désir d’être vus, d’être entendus ou encore d'être perçus comme importants aux yeux de l’autre. Elle prend alors généralement la forme d'être une victime. Ces personnes amplifient leurs sentiments, que ce soient des pleurs ou de la colère, pour attirer l'attention, pour que l'on s'occupe d'eux. Ils exagèrent l'expression de leur ressenti de façon dramatique, pensant que cela leur apportera une plus de sympathie, plus d'attention de la part d'autrui. Bien que cette façon d'exprimer ses émotions ne soit pas destinée à blesser l'autre mais plutôt à attirer l'attention de l'autre, il s'agit toujours de l'expression d'une profonde douleur non résolue.
Comprendre la dynamique de la décharge émotionnelle ouvre la voie à la transformation. Lors de notre rencontre précédente, j'ai attiré l’attention sur le fait qu'il est important de trouver le point déclencheur lorsque nous nous plaignons pour ainsi découvrir ce que nous voulons ou avons réellement besoin. Il en va de même lorsque nous déchargeons nos émotions. Avec un questionnement simple sur nous-même nous pouvons découvrir la nature de cette douleur que notre cœur porte.
Voici quelques exemples:
→ Mon mari ne prend pas ses responsabilités dans la famille = je ne peux pas supporter cela = je me fâche et décharge ma colère sur lui = je ne suis pas épaulé => Cela me manque d’avoir été épaulé.
→ Mon enfant tarde continuellement à faire ses devoirs = je ne peux pas supporter cela = je me fâche et décharge ma colère sur lui = il n'est pas obéissant = je veux être respecté => J'ai été profondément humilié par le passé et je ne me sens pas en sécurité.
→ Ma femme ne veut pas avoir de relations sexuelles avec moi = je ne peux pas supporter cela = je deviens malheureux et commence à crier et à implorer = je ne me sens pas en sécurité => Je n'ai pas été pris en charge, aimé ou apprécié dans mon enfance.
→ Mon conjoint a soulevé la question du divorce = je deviens misérable = je fais un drame et pleure et crie ne me quitte pas, ne m'abandonne pas, je suis si malheureux sans toi = je ne supporte pas d'être seul = j'ai besoin compagnie => Je suis dans une profonde solitude.
Derrière chaque forme de décharge émotionnelle il y a une douleur profondément enfouie et la seule façon d'arrêter de décharger nos émotions sur l’autre est dans un premier temps de prendre conscience que nous faisons cela, que nous déchargeons nos émotions. Puis de reconnaître et d'accéder à la cause sous-jacente de notre décharge émotionnelle qui n'est rien d'autre qu'une lancinante douleur, la dernière étape est de faire ce qui est nécessaire pour prendre soin de cette douleur.
La décharge émotionnelle est créatrice de douleur pour l'autre tout autant que pour celui qui décharge ses émotions. Aussi, une fois que vous avez pris conscience que vous avez déchargé votre émotion sur quelqu'un, vous pouvez vous excuser auprès de cette personne pour le mal que vous lui avez apporté et… il est également nécessaire de vous pardonner d'avoir agi ainsi. Vous n’aviez pas d’autre choix à ce moment-là.
La jalousie est un feu envahissant qui ne demande qu’à détruire tout ce qui se met en travers de son chemin. La jalousie à pour source la comparaison. La jalousie se fait jour lorsque nous nous considérons inférieur à quelqu’un, lorsque nous avons des jugements négatifs sur nous-même.
C’est la croyance que nous ne sommes pas assez bon, pas assez comme il faut, pas assez méritant, pas assez sympathique qui donne naissance à la jalousie. Se défaire de cette croyance est le seul moyen d’éradiquer la jalousie. Reconnaitre et prendre en compte nos qualités, nos capacités et notre potentiel mettra un terme à la jalousie.
C'est assez simple en vérité. Une relation saine est une relation basée sur le respect mutuel. Le respect de soi et le respect de l'autre sont la base fondamentale d'une relation saine. Seul nous sommes quelque peu limités, Ensemble nous pouvons croître. Une relation saine tisse ‘Seul’ et ‘Ensemble’.
Seul, dans ce contexte, ne veut pas dire se sentir seul, être esseulé. Seul implique intégrité et respect de soi. Être seul est une force en soi, être seul c'est vivre dans la confiance en soi, dans l'acceptation totale de qui l'on est. Être seul est le rayonnement de l'amour. Et lorsque deux ‘solitaires’ se rencontrent pour former une unité, une relation saine naît. Cette relation peut s'épanouir car ces deux ‘seuls’ vont dans la même direction, ils grandissent dans l'amour et génèrent beauté et créativité.
Comme vous l'avez peut-être compris avec ce que je viens de dire, l'ingrédient nécessaire à la formation d'une relation saine est, pour chaque partenaire, de s'enraciner dans son ‘être seul’. Dans un entretien précédent sur l'intimité et les relations, j'ai mentionné que l'intimité est solitude et la solitude est l'intimité, ces deux mots ont le même sens. Si votre désir est d'être dans une relation saine et fructueuse, relisez cet entretien et faites le nécessaire pour retrouver votre solitude, votre ‘être seul’, pour retrouver votre intégrité, votre vrai visage.
Tous les entretiens et ateliers que je propose vont dans ce sens, ils visent à vous guider vers le retour à votre ‘être seul’ afin que vous puissiez choisir comment vivre votre vie et dans quel type de relation vous souhaitez vous impliquer. Je peux seulement pointer la direction à prendre et vous aider sur ce chemin, je ne peux pas faire le chemin à votre place.
Lorsqu’une question comme : « comment changer cela ? » est posée, cela tend à impliquer que le questionneur à une difficulté à regarder cette problématique en face et qu’il essaye d’éviter de reconnaitre ce qui se passe véritablement pour lui. Cela devient un frein à toute résolution car la racine du problème reste enfouie dans l’inconscient, tout en demeurant active en surface, créant ainsi des difficultés pour la personne.
Aussi, la première chose est de comprendre qu’il ne faut jamais vouloir tenter de changer ou de résoudre une attitude comportementale qui pose problème, mais de toujours l’aborder en termes de transformation et pour qu’une transformation puisse s’opérer quelques principes de base sont nécessaires.
La première chose est de devenir plus au fait, plus conscient de ce qui se passe. Généraliser en disant : « j’ajourne toujours mes actes » est trop général. Il est important de prendre en compte une situation spécifique qui se manifeste dans le quotidien et de la décortiquer pas à pas. Faire cela apporte une lucidité sur ce qui se passe véritablement et permet à une compréhension de se faire jour. La compréhension que si j’agis de cette manière, dans cet exemple : ‘ajourner mes actions’, c’est parce que j’ai peur de faire face à quelque chose. Ce qui soulève la question suivante : « À quoi ai-je peur de faire face ? »
Il est fort possible qu’au début la raison de la peur ne soit pas connue ou reste floue, ce n’est pas un problème, ce qui est important c’est de reconnaitre que ce qui sous-tend cette attitude d’ajournement est une peur. Avec ce constat, l’on peut aller plus avant en prenant cette peur en compte, en acceptant que : « oui j’ai peur de quelque chose » ou tout simplement : « oui j’ai peur. »
Admettre que l’on a peur est une étape cruciale car c’est la réalité intérieure et sans ce oui, aucune transformation ne peut voir le jour. Ce ‘oui’ est l’amorce d’une transformation.
Pour compléter le processus de transformation l’expression est nécessaire. Exprimer ce qui demande à l’être en relation avec la situation. Exprimer aidera à décharger l’énergie bloquée et cette expression peut se faire de différentes façons et pas uniquement sous la forme de décharge émotionnelle comme la plupart des gens le pensent. L’écriture, le dessin, la danse ou le partage peuvent être utilisés, de même que nombre de techniques corporelles.
Pour résumer, plutôt que d’essayer de changer une problématique, utilisez la trilogie de transformation ci-dessous.
• Reconnaître (ce qui est)
• Accepter (qu’il en soit ainsi)
• Exprimer (ce qui demande à l’être)
Et voyez ce que cela change en vous.
La Question : « Dans mon mariage, j'ai beaucoup de ‘non’ envers mon mari, mais il m'est très difficile d'exprimer ces ‘non’. Je n'ose pas m'exprimer et je sens aussi qu'il est inutile d'exprimer mon ‘non’. »
Votre question comporte 3 éléments différents : avoir beaucoup de ‘non’, ne pas oser exprimer ces ‘non’ et croire qu'il est inutile d'exprimer ces ‘non’. Pour pouvoir vous répondre de manière plus précise et plus fructueuse pour vous, j'aurais besoin de savoir à quoi correspondent ces ‘non’.
Pourtant, avant d'aller plus loin, je voudrais souligner qu'il existe deux types de ‘non’. Le ‘non’ sain et le ‘non’ déformé.
Le ‘non’ sain est un ‘non’ simple et direct à une situation qui nous semble inappropriée ou inadaptée. Ce ‘non’ est généralement ferme et sans aucune charge émotionnelle. C'est ce que j'appellerais un ‘non protecteur’. Nous nous protégeons de quelque chose que nous estimons inapproprié ou inadapté pour nous. Notre corps est probablement le meilleur exemple de ‘non’ protecteur. Lorsque nous sommes rassasiés après un repas, notre estomac dit ‘non’, assez. Lorsque nous attrapons un rhume ou une maladie, notre corps commence immédiatement à dire ‘non’ en envoyant une armée de globules blancs repousser l'intrus. Lorsque nous ne sommes pas sûrs ou que nous doutons de quelque chose, nous disons généralement : ‘Je ne sais pas’.
Je suis tout à fait certain que vous pouvez trouver de nombreuses situations dans votre vie où vous exprimez un ‘non’ sain.
Le ‘non’ déformé contient toujours une charge émotionnelle de rejet ou de déni qui indique qu'il y a une douleur à la source de ce ‘non’. Votre question sur le fait d'avoir beaucoup de ‘non’ est assez similaire à la question sur ‘se plaindre’ qui a été soulevée la semaine dernière. Se plaindre, blâmer ou exprimer ses émotions sont toutes des expressions d'un ‘non’, de quelque chose que nous n'aimons pas ou que nous ne voulons pas et tout comme je l'expliquais plus tôt à propos de l'expression des émotions, derrière ces ‘non’, il y a une douleur profondément enfouie. Tous ces ‘non’ que vous avez envers votre mari peuvent probablement être réduits en un ‘non’ fondamental, et puisque vous n'osez pas exprimer votre ‘non’, cela peut avoir à voir avec le fait d'avoir été humiliée ou rejetée à un moment de votre vie, ce qui n'a peut-être rien à voir avec votre mari, il ne fait que déclencher ce ‘non’ en vous.
Ne pas oser exprimer quelque chose est basé sur la peur. Nous nous abstenons de dire quelque chose parce que nous craignons d'être jugés, moqués, blâmés ou humiliés, autrement dit, être rejetés et surtout être incompris.
Lorsque vous dites qu'il est inutile d'exprimer mon ‘non’, cela implique que vous avez renoncé à l'idée d'être compris et que vous êtes probablement porteuse de cette croyance : ‘Je ne serai jamais comprise’. Ne pas être compris crée une douleur très profonde. Je suis sûr que beaucoup d'entre vous peuvent ressentir en eux la douleur de ne pas être compris. Ne pas être compris est une douleur si atroce qu'un enfant peut même prendre la décision de ne plus exprimer ses sentiments puisque personne ne le comprend. Dans toutes les séances individuelles que j'ai avec les gens, ne pas être compris et ne pas être vu pour qui nous sommes est un élément clé. Un enfant est très rarement compris par ses parents et non seulement incompris mais aussi non soutenu par le fait que ses parents ne font aucune tentative pour le comprendre. Cela laisse l'enfant dans une profonde solitude et un état de désespoir.
La plupart des problèmes que les gens ont dans leur vie sont liés au fait de ne pas être compris avec à la clé une fermeture du cœur à cause de cela. Nous fermons nos cœurs pour nous protéger de ressentir la douleur que l'incompréhension a créée mais aussi comme moyen de nous venger de ceux qui nous ont fait du mal. L'inconvénient d'une fermeture du cœur est que l'amour n'a aucun moyen de toucher ce cœur, ce qui fait que la personne vit dans une sorte d'indifférence ou d'espace sans cœur. Ainsi, l'affection, l'empathie et la chaleur humaine appartiennent à une planète lointaine, à un autre monde.
Ce que vous pouvez faire si vous voulez surmonter cette difficulté à exprimer votre ‘non’, c'est d'avoir le courage d'aller au-delà de votre peur d'exprimer, au-delà de votre peur d'être rejeté. Et pour cela, je suggérerais de prendre des séances individuelles où vous serez aidé et soutenu pour exprimer ce que votre cœur n'a pas pu exprimer jusqu'à présent.
Dire ‘non’, c'est fixer des limites, sans toutefois construire une nouvelle ‘muraille de Chine’ autour de son cœur. Il s'agit de poser des limites tout en permettant un échange ouvert. Je parlerai sur ‘poser ses limites’ dans l'un des prochains entretiens.
La Question : « Je veux tant lâcher mes peurs mais elles ne me lâchent pas, comment lâcher mes peurs ? »
Vous ne pouvez pas volontairement lâcher vos peurs. Certes, vous pouvez les neutraliser en prétendant avoir du courage ou en vous ressaisissant ou en prenant sur vous comme le suggère une expression populaire mais en réalité la peur sera toujours là, simplement enfouie un peu plus dans l’inconscient.
Faire face à la peur est la seule porte de sortie et faire face à la peur n’est pas une mince affaire car la peur couvre une vaste possibilité d’origines différentes et est elle-même redoutée. Pourtant ce qui est important c’est de reconnaitre : « j’ai peur ou j’ai peur de… » Avec cette reconnaissance, cette acceptation, la peur n’est pas rejetée, elle est reconnue et en partie acceptée.
Ressentir ou porter son attention sur la façon dont cette peur se manifeste dans le corps permettra d’amener plus de confiance et avec cette confiance il sera possible de laissé les pensées et les sentiments associés à cette peur faire surface. Ces pensées et sentiments seront bien sûr différents pour chacun et varieront en fonction de la cause originelle de cette peur, cela importe toutefois peu, ce qui importe c’est de regagner la capacité d’être avec la peur, de consciemment vivre la peur et d’exprimer les sensations, les sentiments ou les émotions qui demandent à être exprimés.
Ce n’est donc pas une question de lâcher la peur mais bien plus d’un processus d’être avec la peur et avec tout ce qui lui est associé de façon à ce que la peur se dissolve d’elle-même.
La Question : « Je me sens assez confus avec le fait que je ne sais pas ce que je veux vraiment. Il semble qu'il n'y ait rien que je veuille vraiment. »
Être confus et ne pas savoir ce que nous voulons vont de pair. Ne pas savoir ce que nous voulons est la résultante d'un mental confus. Aussi la première chose à faire est de dissiper la confusion plutôt que d'essayer de découvrir ce que nous voulons vraiment. Comme je l’ai mentionné à d’autres reprises, mon observation est que la plupart des gens ne savent pas ce qu'ils veulent vraiment, mais ils semblent être plus clairs sur ce qu'ils ne veulent pas. C'est pourquoi il est parfois plus facile de commencer par le négatif plutôt que de chercher le positif.
Vous ne savez pas ce que vous voulez vraiment. C'est un fait et la première chose est de dire oui à ce fait.
‘Oui, ma réalité est que je ne sais pas ce que je veux vraiment’. Lorsque que vous aurez accepté et admis ce fait, une certaine confusion aura déjà été dissipée.
Établir une liste de ce que vous ne voulez pas sera probablement plus facile au début car cela vous aidera non seulement à être plus clair sur ce que vous ne voulez pas, mais aussi à comprendre ce qui se cache derrière ces refus.
Refus et Désirs vont de pair. Ce sont les deux faces d'une même pièce. En général nous voulons le contraire de ce que nous ne voulons pas, mais le fait de ne pas vouloir est souvent plus évident.
Quelques exemples :
• Je n'aime pas ou ne veux pas être blâmé, intimidé, humilié = je veux être respecté.
• Je ne veux pas être ignoré, rejeté, pas pris en compte = je veux être inclus.
• Je ne veux pas être forcé ou contrôlé = je veux être mon propre maître, indépendant.
• Je n'aime pas ou je ne veux pas être faible, impuissant, douter = je veux avoir confiance en moi.
• Je ne veux pas être laissé seul, abandonné = je veux de la compagnie, de la sécurité.
• Je ne veux pas être trompé, trahi = je veux être apprécié, considéré ou chéri.
Cette liste n'est en aucun cas exhaustive et c'est quelque chose que chacun de vous peut établir à son rythme. Faites une liste de ce que vous ne voulez pas et découvrez, par ce biais, ce que vous voulez réellement.
Ce qui peut ajouter à votre confusion, c'est que nous avons souvent des jugements sur le fait de ne pas savoir ce que nous voulons. Ces jugements peuvent prendre les formes suivantes : ‘Je devrais mieux savoir ce que je veux’ ou ‘Je ne suis pas assez intelligent pour savoir ce que je veux’ ou encore ‘Je ne suis pas assez digne’.
Le jugement en lui-même n'est pas si important, ce qui est important c'est de reconnaître que le jugement agit comme un déni de soi et devient une barrière pour accéder à ce que je veux vraiment car il engage le mental dans une mauvaise direction.
Comme mentionné précédemment, accepter le fait de ne pas savoir ce que je veux et ne pas être la proie des jugements vous aidera à reconnaitre ce que vous voulez vraiment.
Il y a un autre aspect de nos désirs qui mérite d'être pris en compte car il porte en son sein un besoin essentiel. Le besoin de sécurité avec sa contrepartie, le besoin de contrôle. La plupart des gens essaient toujours d'exercer une sorte de contrôle pour de gérer leur vie. L’image ci-dessous vous aidera à reconnaître un ou plusieurs de vos propres désirs d'être en mode contrôle. Souvent, et plus particulièrement dans les milieux ‘spirituels’ ou de développement personnel, les désirs sont considérés comme honteux et l’on ne devrait pas avoir de tels désirs. La réalité est que la majorité des êtres humains ont ces désirs.
Observez pour vous-même quels sont les désirs que vous portez ou que vous avez vus être à l’œuvre chez des personnes autour de vous.
Les gens ont ces désirs parce que ces désirs fonctionnent comme une protection qui cache une profonde insécurité. Ils cachent un manque de confiance en soi et à moins que cela ne soit reconnu, la personne continuera à se fourvoyer en faisant semblant d'être autre qu'elle n'est. Rappelez-vous, il n'est pas honteux d'avoir ces désirs, prenez-les comme des moyens vous permettant de reconnaître votre tendance à contrôler votre manque de confiance en vous.
Être sans désir est possible, mais pour cela, il faut d'abord accepter que le désir soit présent et actif, puis en remettant en question sa légitimité, l’on comprendra quelle est sa source et une fois que la source est reconnue, le désir s'attenu et disparait progressivement de lui-même.
Le questionneur ajoute : « Il semble qu'il n'y ait rien que je veuille vraiment. »
Lorsqu'une personne se sent satisfaite, elle n'a besoin ou ne veut rien et elle n'est pas non plus confuse. Lorsque nos besoins ont été satisfaits et lorsque nous avons reconnu notre vrai moi, il n'y a rien que nous voulions vraiment pour nous-mêmes, nous nous sentons simplement satisfaits et les moyens de partager ce contentement se montrent peu à peu.
La façon dont vous posez votre question me fait douter qu'il n'y ait rien que vous vouliez vraiment. Votre question semble être davantage un appel au soutien, à l'aide. Vous semblez être dans une sorte de découragement, d’abattement ou même de désespoir. Quelque chose qui ressemble à un état dépressif.
Cela se produit parfois lorsque nous sommes confrontés à une situation de perte de quelque chose ou de quelqu'un qui nous est cher. Il peut s'agir de la fin d'une relation, d'un divorce, d'un décès ou de la perte d'une position dans la vie. Lorsque nous sommes confrontés à une telle situation, nos cœurs sont dans une tristesse si profonde que plus rien n'a vraiment d'importance, nous n'avons plus d'intérêt, la vie devient terne et nous perdons toute envie et parfois même l'envie de vivre.
Je suis sûr que vous avez tous vécu cela à un moment donné de votre vie.
Si c'est le cas pour vous, le questionneur, la seule chose à faire est d’accepter ce chagrin, ce cœur blessé et d'en prendre soin par tous les moyens qui vous conviennent. Une fois que vous aurez fait cela, vous serez surpris de constater que vous saurez ce que vous voulez vraiment. Et que cela peut simplement être un désir d’être aimé ou apprécié.
Un désir est en réalité un besoin non satisfait et l’origine des désirs se trouve principalement dans la non satisfaction de nos besoins essentiels comme celui d’être reconnu, accepté, soutenu ou dans un sens plus large, le besoin d’être aimé.
Nos besoins essentiels qui sont cruciaux et vitaux pour notre croissance sont rarement satisfaits pendant notre enfance. Nous ne sommes pas aimés comme nous devrions l’être ce qui génère en nous des manques que nous essayons de combler notre vie durant.
Les désirs sont simplement l’autre face des besoins, désirs et besoins vont main dans la main et c’est aussi pourquoi il est vain de vouloir satisfaire nos désirs ou d’essayer de les éliminer, afin d’être sans-désir, dans le détachement.
Une meilleure option est de prendre en compte le besoin, reconnaitre le besoin qui nous taraude et en prendre soin, non pas en essayant de le satisfaire ce qui ferait immédiatement de lui un désir mais en apportant bienveillance et compréhension à ce besoin. Prendre en compte et exprimer la douleur que ce besoin non satisfait génère est une option plus sage.
C’est ici que le travail sur la personnalité devient opportun, il aide à reconnaitre et à prendre en compte les besoins non satisfaits et devient un soutien pour l’épanouissement et la satisfaction.
Une personne affamée n’est pas intéressée par le travail sur soi, la méditation ou sa vraie nature ; sa priorité est de satisfaire sa faim et lorsque sa faim sera rassasiée, elle pourra envisager de se tourner vers la méditation et questionner le sens de sa vie. De la même façon, la plupart des personnes qui sont sur un chemin d’éveil ne sont pas vraiment en quête de leur vraie nature, mais bien plus en recherche de la satisfaction du besoin d’être aimé. C’est pourquoi tout chemin spirituel, qu’il soit occidental ou oriental, prend prioritairement ce besoin en compte.
La Question : « Dans notre culture, la sexualité est quelque chose de caché, tabou et personne n’ose vraiment en parler. En fait nos cœurs seraient plus ouverts et plus libres si nous pouvions nous défaire de toutes ces idées restrictives sur la sexualité. Comment y parvenir ? »
C’est vrai, vos cœurs seraient plus libres et plus ouverts sans tous ces idées restrictives. Il appartient à chacun de se libérer des tabous qui restreignent sa joie de vivre, sa joie d’être et plus particulièrement ceux liés à la sexualité et de vivre une vie libre de toute entrave, de tout enfermement psychologique.
Pour se dégager de ces idées et concepts restrictifs il importe de tourner d’abord son attention vers soi-même et de reconnaitre comment ces concepts nous enchaînent et limitent nos vies. Bien que ces idées préconçues soient communes à la plupart des gens, la façon dont elles entravent la personne reste spécifique à cette personne et en lien avec son éducation et son histoire personnelle. Ce qui implique qu’il n’y a pas de formules toutes faites applicable à tous.
L’une des raisons qui fait que ce sujet reste bien souvent tabou est que l’on en parle pour ainsi dire jamais ouvertement. La timidité et la honte ont d’abord besoin d’être pris en compte afin d’être dépassé, c’est pourquoi en parler à quelqu’un en qui l’on a pleinement confiance est un bon début et s’avère très bénéfique. Ce qui importe c'est d’être entendu et reçu sans jugements dans sa difficulté.
Pour aller plus loin, reconnaître, exposer et exprimer tout ce qui peut être en lien avec votre problématique est d’une importance majeure pour qu’une transformation s’opère. Cela peut être fait dans un groupe de travail ou lors de séances individuelles. Une approche comme le Tantra est plus spécifiquement orientée vers le déracinement de ces idées restrictives liées à la sexualité. Ce déconditionnement peut également se faire au sein d’une structure qui invite à une libre expression et permet d’être accueilli sans jugement.
Exprimer sincèrement et être reçu sans jugement sont les deux composantes nécessaires pour se défaire de ces idées restrictives sur la sexualité et pour soutenir cette libération, étant donné que nous sommes un tout, une unité psychocorporelle, ce travail d’expression par la parole peut favorablement être accompagné d’un travail corporel de déblocage des tensions liées à ces idées restrictives. De même, des activités comme la danse, la peinture, le modelage ou l’écriture peuvent être eux aussi utilisées comme moyens d’accompagnement afin d'aider à cette ouverture du cœur.
Bien que la réponse à cette question soit évidente, la plupart des gens oublie cette évidence comme le montre cette ancienne histoire Soufie.
Dix aveugles traversent une petite rivière. Le courant est très puissant, alors ils se tiennent la main. Arrivé de l'autre côté, quelqu'un suggère : ‘Nous devrions nous compter. Le courant était si puissant et nous ne pouvons pas voir, l’un d’entre nous a peut-être emporté le courant, emporté par la rivière’.
Aussi, ils comptent. Curieusement, le décompte s'arrête toujours à neuf. Tout le monde essaie, mais c'est toujours neuf. Un homme assis au bord de la rivière se met à rire, c'est hilarant ! Ces dix aveugles sont assis là à pleurer, les larmes aux yeux parce qu'ils pensent avoir perdu un de leurs amis.
L'homme s'approche d'eux et leur demande : ‘Que se passe-t-il ?’
Ils expliquent la situation. Il leur dit : ‘Vous vous mettez tous en ligne. Je vais frapper la première personne avec mon bâton, elle devra dire ‘un’. Je frapperai la deuxième personne et elle devra dire ‘deux’, parce que frapperai deux fois. Je frapperai la troisième personne trois fois, elle devra dire ‘trois’ et ainsi de suite.
Curieusement, il retrouve le dixième homme qui était perdu. Tous le remercient, lui touchent les pieds en geste de remerciement et lui disent : ‘Vous êtes un dieu pour nous. Nous pensions que nous avions perdu un de nos amis. Mais s'il vous plaît, pouvez-vous nous dire... nous comptions aussi, nous avons tous essayé, et le dixième n'était pas là. Comment est-il apparu soudainement ?
L'homme répondit : ‘C'est un ancien mystère que vous ne comprendrez pas. Continuez simplement votre chemin'.
Quel est donc cet ancien mystère ?
L’on a tendance à s'oublier. En fait, l’on vit toute sa vie sans se souvenir de soi. L’on voit le monde autour de nous, l’on reconnaît que nous avons un corps, des sentiments et des pensées mais l’on oublie tout simplement que nous somme celui qui est conscient.
Quelqu'un à demandé : « En tant qu'enfant, nous aspirons à un monde idéal où tout le monde serait attentionné et aimant, où tout serait juste et sûr et en tant qu'adultes nous projetons ces idéaux sur notre conjoint, nos amis et même nos collègues de travail. Pourriez-vous partager quelque chose sur le monde fantasmé de l'enfant intérieur ? »
Lors de notre dernière réunion, je n’ai pas abordé cette question pour diverses raisons. Je voulais donner la priorité à la question sur les limites et la codépendance, sachant que les limites et la codépendance sont les deux principales résultantes du monde imaginaire de l'enfant. Le sujet d'aujourd'hui sur les modes de comportement sera également lié au monde imaginaire de l'enfant puisque les modes de comportement sont les réponses à la façon dont l’enfant a intégré son environnement.
Le monde imaginaire de l'enfant intérieur n'est pas différent du monde imaginaire de l'enfant puisque l'enfant intérieur n'est qu'un concept rendant accessible aux adultes leurs sentiments et émotions non exprimés de l'enfance.
L’enfant ne vit pas dans le monde réel. L’enfant vit dans un monde qui lui est propre simplement parce qu'il ne sait rien du monde et ni de comment les événements sont interdépendants. Tout est nouveau pour un enfant et au fur et à mesure qu'il grandit, il découvre le monde qui l'entoure à travers ses sens physiques et émotionnels. Un jeune enfant n'a pas de limites psychologiques puisque son cerveau n'est pas encore complètement formé. Il est totalement ouvert au monde qui l'entoure et bien qu'il n'ait aucune idée du concept de confiance, il fait confiance à ceux qui l'entourent. Il considère ceux qui l'entourent comme ses protecteurs, comme ses ‘anges gardiens’ et compte sur eux pour sa sécurité et son bien-être.
Cette ouverture a un revers, la vulnérabilité. L’enfant est, à bien des égards, sans défense et je dirais : innocemment crédule. Il croit tout ce que ses proches lui disent car il n'a aucune expérience personnelle et aucun moyen de séparer le vrai du faux. Bien qu'il ne comprenne pas intellectuellement les raisons de l'attitude de ses parents à son égard, il se ressent et peut facilement être blessé.
Cela veut dire que toute situation qui le fragilise déclenchera un fort sentiment d'insécurité et de fait un besoin de protection. Ce besoin de protection peut prendre deux formes différentes pour l'enfant. La proximité immédiate de ses proches qui peuvent le rassurer, le réconforter et lui faire se sentir en sécurité. Lorsque cette option n'est pas disponible, l'enfant va se réfugier dans son imagination afin d'acquérir un sentiment de sécurité. Il inventera des options ou des idéaux et créera des croyances qui correspondront à ses besoins et à ses désirs.
Être blessé crée du désespoir et le désespoir crée l'espoir. Lorsqu'un enfant est blessé psychologiquement ou physiquement, il entre dans un état de choc et de ce fait se dissocie de la réalité. La blessure peut être un sentiment d'abandon, d'être laissé seul ou le sentiment de ne pas être compris, de ne pas être inclus ou même rejeté. Outre la douleur déchirante que ces situations créent, s'ajoute un profond sentiment d'insécurité pour l'enfant et il n'a d'autre choix que de fermer son cœur et de se déconnecter de la réalité. Cette déconnexion peut prendre la forme extérieure d’une rébellion, de faire plaisir ou encore d'être insensible, indifférent.
Intérieurement c’est un ‘non’ très fort qui s’installe et avec lui un désir de vengeance. La fermeture du cœur, le ressentiment, la haine et un désir de vengeance sont la résultante naturelle pour un enfant qui s’est senti blessé. Il ne se sent pas en sécurité et comme il n'a pas vraiment d'options pour prendre en compte la douleur qu'il porte, la douleur s’accumule et se transforme peu à peu en modes de comportement qui influenceront toutes ses relations présentes et futures.
L’on peut certainement en dire plus sur le monde imaginaire de l'enfant et je suis sûr que vous avez tous en tête des exemples de ces diverses représentations imaginaires que vous avez créés lorsque vous étiez enfant. Ce qui est plus essentiel, c'est de comprendre la dynamique de ces comportements que ce monde imaginaire a créé afin de nous en affranchir. Et c'est de cela qu'il sera question dans notre prochaine rencontre.
Vous dites : « En tant qu'adultes, nous projetons ces idéaux sur notre conjoint, nos amis et même nos collègues de travail. » C'est tout à fait vrai et c'est de cela qu'il s'agit dans la codépendance et la mise en place de limites. Nous ne voyons pas l'autre comme un autre, nous le voyons comme une projection de nos besoins non satisfaits et nous lui demandons d'être notre pourvoyeur, notre sauveur, notre protecteur, en d'autres termes notre papa ou notre maman. Ce faisant nous restons identifiés à l'enfant que nous étions autrefois, cet enfant dont les besoins et désirs sont restés insatisfaits. Gagner en maturité signifie voir à travers tout cela.
La Question: « Mes parents me renient depuis que je suis petit, aussi je me renie facilement dans ma vie et je veux vraiment changer cet état de choses. Comment puis-je avoir confiance en moi ? »
Ça fait mal d'être nié ou renié, il va te falloir passer par l'expression de cette douleur et de tout ce qui s'y rattache pour pouvoir reprendre confiance en toi. La confiance est inhérente à l'être humain, ce qui la détruit, c'est une éducation mal équilibrée, le pouvoir parental et les règles imposées. Nous commençons alors à blâmer « l'autre », que ce soient nos parents ou l'existence, pour notre manque de confiance.
Oui, la plupart des gens ont été écrasés, niés et n’ont pas été vus pour qui ils étaient durant leur enfance ; c'est un fait. Et ce fait doit être accepté avant que toute transformation puisse se produire. Habituellement, nous niions intérieurement ce fait et essayions de le maintenir à distance parce que c’est tellement inconfortable de ressentir la douleur de ce déni. C'est pourquoi le reconnaitre est important et lorsque l'on ne nie plus quelque chose, lorsque l’on s’y confronte directement, l’on peut alors exprimer toute la douleur que ce déni a engendrée. La transformation s’opère alors d’elle-même.
Le remède est vraiment très simple : Reconnaître, Accepter, Exprimer et laisser le reste à l’existence.
La Question: « Ma douleur n'a jamais été comprise et ma façon de vivre a toujours été mal compris. Ma vie est très différente de celle de mes parents et aussi du point de vue de la plupart des gens. Je suis une personne qui aime la création, le partage, l'art et le style occidental. Je me sens minoritaire, solitaire et différente et il est difficile de trouver le soutien adéquat. Pouvez-vous me donner votre avis et vos conseils ? »
Ce n'est pas facile de vraiment comprendre la douleur de quelqu'un, très souvent ce ne sont que les circonstances de la douleur qui sont comprises et pas vraiment la sensation de douleur, la douleur déchirante. Oui, tu es différent de tes parents et des autres et c'est bien ; c'est ton originalité. Laisse cette originalité se manifester comme elle le souhaite.
D'après ce que tu écris, il est clair que quelque chose en toi n'a pas été compris et il semble que tu continues à te considérer comme une victime, comme quelqu'un que personne ne comprend et qui ne trouve pas de soutien. Sortir de ce rôle et te demander sincèrement « qu'est-ce qui n'a pas été compris à propos de moi ? » peut et va t’aider énormément.
Pose-toi cette question autant de fois que nécessaire, jusqu'à ce que tu trouves ce qui n'a pas été compris à ton sujet.
La Question : « J'ai lu des livres et écouté des discours de certains enseignants spirituels qui enseignent qu'il n'est pas nécessaire de se préoccuper de la personnalité, il nous suffit simplement d’aller au-delà du mental, au-delà des émotions et des sentiments. Vous nous dites d'intégrer notre personnalité avant d'explorer le Soi. Pourquoi ? »
Oui, d'une certaine manière il n'y a pas besoin de se préoccuper de la personnalité puisque notre Vraie Nature est la seule réalité qui existe. Mais le problème est que la majorité des gens ne peuvent pas simplement aller au-delà du mental, au-delà des émotions et des sentiments pour la simple raison qu'ils ne sont même pas conscients de leur pensées ou du processus émotionnel qui se produit constamment en eux. C'est ce processus de penser et de sentiments et 'émotions qui maintient les gens dans l'illusion. Les gens rêvent d'aller au-delà du mental, au-delà des sentiments et des émotions sans comprendre ce qu'implique exactement ‘aller au-delà’. Ils font du ‘aller au-delà’ un objectif à atteindre et déploient beaucoup d'efforts pour essayer d'atteindre cet objectif, or c'est exactement là qu'ils échouent et se fourvoient. Qui essaie d'aller au-delà du mental ? Qui d'autre qu'un mental poursuivant un but ? Il importe de voir à travers la fausseté de cette approche.
Il n'y a pas ‘d'au-delà’ où aller. La seule chose qui importe, c'est être dans l'acceptation de ce qui est, en accord ou en harmonie avec ce qui est. Il n'y a pas ‘d'au-delà’, il n'y a qu'ici maintenant. Et c'est dans cet ici-maintenant que l'on peut renouer avec la Réalité ou la Vraie Nature.
Je me souviens d’une conversation avec une personne qui suivait un enseignant spirituel. Il lui disait qu'il n'y avait pas besoin de s'inquiéter de ses émotions ou de ses sentiments, qu'elle avait simplement besoin d'en être consciente. Le problème pour cette personne était que même si elle était consciente de ses sentiments et de ses émotions, elle ne savait pas quoi faire avec ces sentiments et émotions, ils la gênaient, elle était confuse et en colère à cause de ne pas savoir quoi faire de ces sentiments et émotions. Comment ne pas me soucier de la colère quand je suis en colère ? Comment ne pas me soucier de la tristesse quand je suis triste ? Qui plus est, elle s’en voulait d'avoir ces sentiments. « Mon maître spirituel m’a dit que je ne devais pas avoir de sentiments, qu’il me suffisait d’être consciente. »
C'est une totale incompréhension de l'enseignement et cela se produit parce que la personne est enfermée dans son mental. Enfermée dans le sens où c'est son mental qui contrôle tout, elle, en tant que personne, est absente. Elle est absente car elle vit dans sa tête et n'a plus de relation saine avec ses sentiments. Elle s'efforce de suivre l'enseignement d'être conscient, mais le simple fait d'être conscient ne suffit pas. L’on doit accepter, être en accord avec ce qui est.
J'ai également entendu des maître spirituel parler de l'illusion du corps et de l'illusion du mental. Mais qu'en est-il de la douleur physique ou psychologique que l'on peut ressentir ? La douleur est-elle illusoire ? La douleur est tout à fait réelle, le corps est tout à fait réel, les sentiments sont tout à fait réels et le mental aussi. Tout cela fait partie de notre incarnation, de la réalité d'être des êtres humains vivants. Nier cette réalité, c'est nier un aspect de la Vie.
En tant qu'être humain, nous sommes une forme de Vie et être conscient de cette réalité est la plus grande réalisation que la Conscience puisse faire.
Le problème avec ces enseignements est qu'ils ne semblent pas prendre en compte la composante d'identification qui se met en place au sein du mental. Le problème n'est pas le corps ou le mental, le problème vient de l'identification qui s’opère dans le mental avec le corps, le mental et les sentiments.
C'est cette composante d'identification avec le mental, avec le corps et avec les sentiments qu'il importe de s’extraire. Toutefois, avant que l’on puisse s’extraire de cette identification il importe de prendre conscience de cet ‘organisme’ qui nous constitue. À cause de cette compulsion à l’identification, la plupart des gens se retrouvent empêtrés dans ce qui semble être un inextricable entrelacements de formes-pensées et de croyances. La première étape consiste donc à les aider à démêler cet écheveau de formes-pensées et de croyances dans lesquelles ils se trouvent pris.
Souvenez-vous de la conférence que j'ai donnée sur ‘Les obstacles à l'éveil’ en juillet 2020, tout tourne autour de cela. Et comme je l'ai mentionné lors d'une réunion en juin 2020, la direction qui m’importe est de vous soutenir avec un travail sur la personnalité pour aller vers quelque chose de beaucoup plus vaste et de plus épanouissant que l’on pourrait nommer ‘au-delà de la personnalité’.
C'est mon expérience et je le constate fréquemment en travaillant avec des gens. Avant de pouvoir découvrir la vérité sur qui l’on est, le faux doit être pris en compte et exposé. Pour pouvoir ‘explorer le Soi’, il faut être prêt et si une personne est empêtrée dans des problèmes de personnalité, il n'y a aucune chance qu'elle puisse comprendre quoi que ce soit au sujet du Soi. Ce serait comme marcher avec une pierre dans une chaussure, vous devez d'abord enlever la pierre pour pouvoir continuer votre marche. Et pour certains, ce n'est pas une pierre qu'ils ont dans une chaussure mais plusieurs pierres dans leurs deux chaussures.
La Question « Vous nous avez dit que l'éveil n'est rien. Si ce que vous avez dit est vrai, pourquoi y a-t-il tant de gens qui recherchent l'éveil ? Pouvez-vous partager quelque chose à ce sujet ? »
Peut-être avez-vous mal compris ce que j'ai dit. Ce que j'ais probablement dit, c'est que l’éveil n'est pas une chose. Ce qui est différent de dire que ce n'est rien. Je peux donc le répéter, l'éveil n'est pas une chose que vous pouvez saisir, comme un état d'esprit ou quoi que ce soit que l'on puisse imaginer. L’éveil n'est qu'un mot qui pointe vers une direction. En soi, l'éveil ne veut rien dire mais les gens en font une chose, quelque chose à réaliser, un but à atteindre et créent ainsi sans le savoir un problème là où il n'y en a pas.
Il n'y a pas de problème parce que ce qui est labellisé comme étant l’éveil s'est déjà produit. Le mot éveil désigne simplement ce que chacun est au plus profond de lui-même. Une conscience pure, une conscience immaculée. Cependant, cette conscience immaculée est voilée par ce que nous appelons la personnalité et surtout par la faculté de penser.
Lors d’un entretien précédent je mentionnais que le désir d'éveil est commun à tous les chercheurs qui sont ‘sur le chemin’, mais l’on doit voir que cela est un non-sens. C'est un non-sens parce que c'est un désir de du mental or l’éveil n'a rien à voir avec un désir, ni même avec la faculté de penser. Le désir d'éveil fait partie de l'idée qu'il existe un certain « état » que l'on pourrait atteindre où tout serait lissé, parfait et surtout sans souffrance ni émotion, comme l’imagerie populaire que nous avons des saints. Il n'y a pas d'état de sainteté. L'éveil n'est pas un état que l'on pourrait atteindre.
Vous demandez : « Pourquoi y-a-t-il tant de gens qui cherchent l'éveil ? »
Ils le font à cause de cette vieille association du sujet et de l'objet, à cause de cette tendance du mental à saisir une idée ou une croyance afin de savoir et donc de se sentir en sécurité. Lorsque le mental sait, il se sent en sécurité et se détend. Lorsque le mental ne sait pas, il s’agite et devient tendu avec pour seule idée : résoudre cette tension par tous les moyens possibles. Les gens cherchent aussi l’éveil parce qu'ils se sentent misérables et veulent mettre fin à leur misère, ou parce qu'ils ont le désir d'être plus intelligents que les autres et veulent parfaire leur ego. La quête de l'éveil devient alors une nourriture pour l'ego.
Dans le même temps, il y a, en chaque être humain un désir de quelque chose de différent ou mieux dit, un désir, une aspiration vers quelque chose avec lequel nous voulons être en union. Cette attirance ou ce désir de plénitude est là parce que nous avons été dans la plénitude à un moment donné de notre vie ou mieux, nous étions cette plénitude, mais à l'époque nous n'en étions pas conscients simplement parce que notre cerveau n'était pas encore à son plein potentiel.
Le désir est là et nous cherchons inconsciemment à le satisfaire par différents moyens car il s'est mélangé à nos besoins d'enfance non satisfaits. La sexualité est probablement la possibilité la plus ‘à portée de main’ et la plus naturelle d’accéder à cette plénitude simplement parce que pendant les rapports sexuels l’on peut vivre un moment d'union qui est assez similaire à la plénitude. L'orgasme sexuel est une porte vers la plénitude et il a été utilisé comme tel par différentes écoles ‘spirituelles’ en Inde et en Chine. Les enseignements religieux ou spirituels sont par essence des incitations et des méthodes pour combler cette soif de plénitude.
La question n'est pas tant de savoir pourquoi tant de gens recherchent l'éveil comme vous le demandez, mais quelles sont vos motivations pour rechercher l'éveil ?
« Qu'est-ce qui suscite mon intérêt pour l’éveil ? »
Se poser cette question serait plus bénéfique pour vous car cela vous mènerait vers une meilleure connaissance de vous-même et susciterait peut-être une soif de vérité alors qu'être dans la généralité et s'interroger sur les motivations des autres vous maintient dans des idées et des croyances qui ne font qu'alimenter une compréhension intellectuelle. Lire des livres, écouter des maîtres spirituels ou poser ce type de questions ne vous apportera pas l'éveil, cela n'étanchera pas votre soif, cela peut tout au plus semer en vous un intérêt, un désir de recherche et j'espère que ma réponse à votre question aura ce résultat.
L’on peut définir l’auto-investigation comme une approche centrée sur le doute, sur la négation. L’auto-investigation est une approche négative en ce sens qu’elle demande une remise en cause des croyances, des concepts et idées reçues que nous avons sur nous-même et sur le monde qui nous entoure pour accéder à la source même de ce que nous sommes, notre vraie nature.
C’est pratiquer ce qu’Hakuin, un maitre Zen Japonais (1686-1769) appelait : ‘le grand doute’. « Au tréfonds d’un grand doute se cache un puissant éveil. Si vous doutez pleinement, vous vous éveillerez pleinement. »
Dans la tradition Indienne il s’agit de ‘netti netti’, pas cela, pas cela.
Il est possible de pratiquer seul l’auto-investigation en questionnant inlassablement ses propres croyances ou sentiments en utilisant en question comme : ‘est-ce vrai ?’ Par exemple je pense que je suis faible/fort/intelligent/stupide/etc. => est-ce vrai ?
Questionner nos croyances et idées préconçues apporte certainement plus de clarté et d’authenticité dans nos vies. Il est aussi possible d’aller plus loin en utilisant la formulation que Ramana Maharshi (1879-1950) suggérait a la plupart de ses disciples lorsqu’ils venaient lui poser une question. ‘Qui pose cette question ?’ Questionnement qui peut être étendu à : ‘qui pense ?, qui respire ?, qui ressent ?, qui fait ce que vous faites ?
Dans son approche, Ramana Maharshi pointait vers l’investigation de la nature de ce ‘je’ auquel nous nous référons constamment lorsque l’on pose cette question : ‘Qui suis-je ?’.
Toutefois, pratiquer seul l’auto-investigation n’est pas chose facile et demande une forte dose de persévérance. Dans les monastères Rinzaï Zen au Japon où l’auto-investigation est pratique courante, les moines ont d’une part le soutien logistique de leur monastère auquel s’ajoute la bienveillante compassion de leur maître.
Il en va de même pour les intensifs d’éveil où tout est organisé dans l’unique intention de soutenir le participant dans son auto-investigation de sa nature véritable. L’utilisation d’une communication structurée est une aide efficace pour le participant. Ce format de communication permet à celui qui pratique de rester centré sur sa question tout en communiquant à son partenaire ce qui lui est venu à la suite de son intention de faire l’expérience de ce que sa vraie nature est.
Quel que soit le format d’auto-investigation utilisé, il s’agit toujours d’entrer dans l’expérience de la nature de ce qui est questionné.
Être éveillé c’est avoir a reconnu en soi-même sa nature originelle, s’être éprouvé en tant que conscience immanente. Nous avons tous ce potentiel de nous éveiller à notre nature originelle, même vous qui lisez ces lignes, puisque nous sommes tous issus de cette même nature originelle.
Soit disant à cause d'une pomme, c'est du moins ce que l'on dit, nous avons perdu le contact avec cet état d’éveil, avec notre nature originelle et, toujours selon des ‘on dit’, il nous faut peiner pour le retrouver. Depuis cette ‘perte’, des centaines de techniques ont été élaborées pour revenir à ce ‘paradis’, pour entrer dans cette expérience directe de notre vraie nature, pourtant aucune n'est aussi directe et rapide que celle proposée dans les intensifs d'éveil.
Il n’y en a véritablement qu’un, l’identification. L’identification avec ce que nous avons coutume d’appeler : ‘moi’ ou ‘je’.
Cette identification est comme un diamant, elle a des nombreuses facettes et chacune de ces facettes est comme une lumière vive qui attire les papillons de nuit et nous sommes comme hypnotisé par cette identification.
C’est pourquoi cela prend souvent beaucoup de temps de réaliser que nous sommes pris dans une illusion. Dans de nombreuses traditions cette identification est reconnue comme ‘la poursuite des désirs’, le désir de posséder, d’avoir quelque chose, d’atteindre un but, d’être quelqu’un de spécial. Cela peut prendre une myriade de formes, y compris celle de parvenir à l’éveil, d’être un éveillé.
Ce n’est en réalité que le jeu du mental.
La Question : « Afin de trouver le vrai moi, la relation d'union avec l'univers, j'ai pratiqué et assisté à des retraites de méditation zen, des retraites Vipassana, des intensifs d'éveil et des stages sur la colère à Hangzhou. Lors d'une retraite intensive d'éveil, j'ai senti que ma femme et ma fille n'avaient pas besoin de changer pour moi, qu’elles sont simplement parfaites et que je les accepte totalement. Une forte émotion d'amour est ensuite sortie de mon cœur et j'ai éclaté en sanglots. J'ai senti que j’étais Amour.
Lorsque je suis rentré chez moi, j'ai pensé que je pourrais garder ce sentiment pour toujours, mais non, j'étais toujours en colère envers certains de leurs comportements. Durant cette retraite j'ai également ressenti un sentiment de tranquillité et de vacuité, mais avec le même résultat. Je ne peux pas maintenir cela dans mon quotidien. Les pensées et les émotions vont et viennent. Comment puis-je découvrir ma vraie nature et y rester ? Comment puis-je vraiment être cette paix et cet amour ? »
En cessant de vouloir être dans ces états pour toujours et en prenant soin de ce qui vous empêche d'être en contact plus durablement avec ces états. Vous devez comprendre que ces états sont ce dont vous êtes fait, votre nature, donc ils sont toujours là au plus profond de votre être mais voilés par vos besoins et désirs insatisfaits. Prenez soin de ces besoins et désirs et le voile disparaîtra.
La Question : « Certains enseignements spirituels disent : « Tu es amour », « Tu es le Soi ». Mais ce que vous enseignez, c'est de laisser les gens en faire directement l'expérience. Quelle est la différence entre ces deux approches d'enseignement ? »
Il s'agit-là d'une question similaire à la précédente dans le sens où comment quelqu'un peut-il comprendre et intégrer qu'il est ‘Amour’ alors qu'il porte en lui la croyance qu’il a tort ou qu'il est inutile ou stupide ?
Oui, c’est vrai que ‘Tu es Amour’ ou que ‘Tu es le Soi’, mais cela donne aux gens un faux espoir et les maintient dans l'aliénation à une croyance. Les gens croiront simplement au lieu d'expérimenter par eux-mêmes et lorsque l’on croit, l’on se fige et devient mort. Vous devez d'abord démanteler les croyances et cela ne peut pas être fait en ajoutant une autre croyance. C'est la même chose que cette proposition à ‘penser positivement’. L’ on vous demande d'orienter votre esprit dans une direction différente, peut-être meilleure, mais vous ne résolvez pas les problèmes de la personne. C'est comme changer un manteau pour un autre manteau, vous portez toujours quelque chose alors qu'il s'agit de reconnaître et de prendre soin des problèmes que l'on peut avoir.
De plus, dire que ‘Tu es Amour’ ou que ‘Tu es le Soi’ n'est vrai qu'en partie parce qu'il y a encore identification. L'identification avec le ‘je’ ou le ‘moi’. Dans dire ‘Je suis l'amour’, il y a ‘moi’ et ‘Amour’, dans dire ‘Je suis le Soi’. Il y a ‘moi’ et ‘le Soi’. Du point de vue de la personnalité c’est apaisant, réconfortant et rassurant. Je ne suis plus stupide, je suis Amour.
Mais lorsque l’on se place ‘au-delà du mental’, c'est un non-sens. C'est un non-sens parce qu'au-delà du mental l'identification n'existe tout simplement pas. Alors qui va être ‘'Amour’ ? Personne, pourtant l'Amour sera là.
Vous, en tant que personne, avez besoin d'amour, mais l'amour n'a pas besoin de ‘vous’, l'amour peut exister sans ‘vous’, l’amour existe sans aucune identification à qui que ce soit.
Voici un exemple personnel de cette identification invisible. Je participais à une retraite et à un moment donné j'ai fait l'expérience que ‘je suis l’amour’, en même temps il y avait une voix en moi qui disait : ‘l'amour est’. Je me sentais confus et je me débâtais avec cela. Il m'était possible d'accepter ‘je suis l'amour’ et j'en étais assez content mais j'avais des difficultés avec la voix en moi qui disait ‘l'amour est’. Cette confusion a duré assez longtemps et sur le moment je n'ai pas compris pourquoi j'avais cette difficulté avec ‘l'amour est’. Quelque instants plus tard j'ai compris la raison de cette confusion. C'est assez simple en fait. Avec la découverte ‘je suis amour’, ‘je’ ou ‘moi’ est présent et apporte une sorte de détente et de fierté. ‘Je suis cela’. ‘J’existe’, ma véritable identité est révélée. Mon ego se gonfle immédiatement d'une découverte aussi époustouflante et il n'est pas du tout menacé, au contraire il est sublimé, il m’est donc facile d'accepter ‘Je suis amour’. Mais avec la voix qui dit ‘l'amour est’, c'est l'amour qui prend le dessus, l'amour dépasse ce ‘moi’ auquel je m'identifie et il me devient difficile de l’accepter car cela implique qu'il y a Amour et que ‘moi’ n’est pas si important. L'amour est devenu l’élément principal et il devient une menace pour ‘moi’. Cette compréhension a été le début de la fin de l'identification avec le fait d'être ‘celui qui est quelque chose’.
Et c'est exactement ce que je propose, cheminer vers la désidentification de toutes nos croyances et idées préconçues, de notre identification à être quelque chose. Cette approche permet à la personne de gagner en confiance alors qu'elle marche vers sa vraie nature plutôt que de simplement croire.
Voici une petite histoire Soufie pour illustrer ce point.
« Un mystique Soufi s’aventure jusqu'à la plus haute cour du pays et s'assoit sur le trône du roi ; le ministre en chef s'approche de lui et lui dit: ‘que faites-vous assis ici, pensez-vous que vous êtes un ministre de cette cour?’
Le mystique soufi répond : ‘non, je ne suis pas seulement un ministre de cette cour, je suis plus que cela.’
Le ministre en chef : ‘Eh bien, vous n'êtes certainement pas le ministre en chef, car je suis le ministre en chef !’
Le mystique soufi dit : ‘non, tu as raison, je ne suis pas le ministre en chef, je suis plus que ça.’
Et le ministre en chef de répliquer : ‘Quoi ! Et penses-tu être le roi ? Tu es assis sur le trône du roi !
Le mystique soufi répondit : ‘Non, je ne suis pas le roi, je suis plus que le roi.’
- ‘Plus que le Roi, penses-tu être l’empereur ?’
- ‘Non, je ne pense pas être l'empereur, je suis bien plus que l'empereur.’
- ‘Plus que l’empereur, penses-tu être Dieu ?’
Et le mystique soufi renchéri : ‘Non, je ne pense pas que je suis Dieu, je suis bien plus que cela.’
Le ministre en chef était consterné, ‘Plus que Dieu, mais il n'y a rien!’
Et le mystique soufi de répondre : ‘Précisément, je suis ce Rien !’ »
La conscience lucide, [Self-awareness ou witnessing en anglais], est cette faculté que nous avons tous de tourner notre attention vers elle-même et ainsi d’entrer dans l’aperception ou connaissance réflexive. C’est être conscient de ce qui se passe en nous et autour de nous sans jugement de valeur, sans notion de séparation ; c’est entrer dans le « être témoin » dont parle l’Advaïta ou le Zen.
Cette présence consciente ou conscience lucide n’est pas quelque chose que nous devons acquérir, nous sommes déjà cela, c’est notre essence même ; il nous suffit de nous y accorder. Être dans ce « être témoin », c’est être dans l’expérience immanente, directe.
La conscience lucide est sans rapport avec la conscience de soi, qui elle est une forme subtile de contrôle.
« L'expérience ultime n'est pas une expérience, dans le sens où ‘celui’ qui s'éprouve a totalement disparu. Et lorsque ‘celui’ qui s'éprouve a disparu, que pouvez-vous dire ? Qui peut parler de l'expérience ? Qui peut décrire cette expérience ? Lorsqu'il n'y a plus de sujet l'objet disparaît lui aussi, les berges du fleuve disparaissent et seul reste l'écoulement. »
Osho, extrait de : The Heart Sutra, chapitre 1
Une expérience directe ou connaissance immanente fait référence à une expérience consciente et directe de la vérité, de ce que nous somme, de notre vraie nature.
Lorsque cette vérité fondamentale (notre vraie nature) est éprouvée directement, elle est appelée ‘éveil’, un état de présence consciente, d’être témoin, hors du fonctionnement mental. C'est toujours une expérience dans l'instant présent où toute séparation a disparue, où aucun ‘je’ ne peut être trouvé.
En fait, ce n’est pas à proprement parler une ‘expérience’ puisque tout expérimentateur a disparu et qu’il ne reste que l’expérimentation, l’aperception.
Conscience lucide, présence consciente ou état de connaissance immanente sont peut-être des formulations qui traduiraient le mieux ce qu’est cette ‘expérience’ d’éveil.
La connaissance directe est connaissance directe, elle est et ne comporte aucun degré. Cela dit, l'on peut y baigner pendant quelques minutes, quelques heures, quelques jours ou pour toute une vie et c’est cela qui fait la différence, sa brièveté ou sa permanence.
C’est la reprise de l’'identification à ce moi que nous croyons être qui efface peu à peu notre capacité à être dans cet état de connaissance immanente qu’est notre vraie nature.
Même après n’être que temporairement vécu, cet état est toujours là, sous-jacent au mental qui a repris une place dominante. L’expérience a néanmoins laissé son empreinte et cette capacité à se relier peut être cultivée et donc s’accroître.
Chaque expérience d'éveil est unique et s’exprime de façon unique par celui qui la vit.
Ha... la question des vies antérieures!
L’idée de vies antérieures ou de réincarnation est seulement un concept et les vies antérieures ou la réincarnation n’existent pas en dehors de ce concept. Comme beaucoup de concepts inventés par l’homme il a une certaine utilité et peut aider à calmer le mental pour un temps au sujet d’un aspect de nous-même que nous ne sommes pas encore à même d’approcher, de faire face. Il peut aider ceux qui sont en chemin vers leur nature véritable à mieux prendre conscience d’une problématique encore peu consciente et/ou de besoins non encore satisfaits.
Comme tout concept, il maintient la personne dans une dualité, moi et ma ou mes vies antérieures. Du point de vue de notre vraie nature, puisqu’il n’y a aucun ‘moi’, il ne peut y avoir de vie antérieure ; à qui appartiendrait cette vie antérieure ?
Tout comme l’arc-en-ciel qui apparait après l’orage n’est qu’un jeu de lumière entre soleil et pluie et n’a aucune existence propre, cette forme à laquelle nous nous identifions et qui apparait et disparait lorsque le moment est venu est tout aussi illusoire, seul un continuum de conscience ou de ‘être témoin’ perdure. Notre incarnation en tant qu’êtres humains n’est rien d’autre qu’une dance de réactions chimiques qui ne dure même pas l’espace d’une nano seconde à l’échelle de l’univers et l’on se raccroche a cette vie et aux vies antérieures ou futures par peur d’être en contact avec le vide qu’est l’immensité de cette conscience ou ‘être témoin’. Prendre en compte cette croyance qu’est la réincarnation et ses vies antérieures ou futures permet d’éviter la réalité de notre précarité, de notre impermanence. Cela nous rassure en nous donnant le sentiment de perdurer à travers les siècles.
Faire face à la vie, à sa précarité et aux défis qu’elle nous apporte pour mûrir est une façon plus saine d’être en contact direct avec le vivant.
La Question : J’ai participé à des stages sur la nécessité de nettoyer notre planète et nous inviterons des anges pour nous y aider. Mais s’il n’existe pas d’anges cela veut-il dire que cela n’a pas de sens de nettoyer notre planète ? Quelle est la loi de l’univers ?
Nettoyer notre planète est certainement une idée louable et si l’on considère le degré actuel de pollution c’est certainement une bonne chose à entreprendre. Mais pourquoi voudriez-vous inviter des anges pour vous y aider ? Faites le vous-même, pour vous même pour le simple fait de ne pas polluer cette planète qui permet la vie.
De plus, il est toujours bon de commencer par soi-même. Nos cœurs et nos têtes sont bien souvent pollués, emplis de pensées négatives, de sentiments négatifs ; colère, ressentiment, haine, jalousie pour ne citer que cela. C’est aller dans le sens d’une planète plus propre que de prendre soin de ces aspects négatifs en nous.
La loi de l’univers est que rien n’est permanent, tout ce qui vient à la vie disparaitra un jour et cette planète disparaitra elle aussi un jour, ce qui ne veut pas dire que nous ne devrions rien faire pour la maintenir propre et en de bonnes conditions. Il s’agit plus de prendre conscience de cette dimension du sacré en nous ; notre relation avec cette planète qui nous héberge prendra alors un sens et une direction tout autre.
Un Intensif d’Eveil est un processus structuré semblable a une retraite Zen et utilisant une méthode d’auto investigation spécifique afin d’amener les participants à entrer en contact avec leur visage originel et ainsi faire l’expérience de leur Vraie Nature.
Participer à un intensif d’éveil permet non seulement de se connaitre plus en profondeur mais surtout de reconnaître l’essence de ce qui nous anime.
La plupart de ceux qui participent à un intensif d'éveil le font parce qu'ils sont sur un chemin de développement personnel. Ils aspirent à se connaître, à connaître qui ils sont, ce qu'ils sont. Ils cherchent à se dés-identifier et à sortir de conditionnements dans lesquels ils se sentent enfermés pour s’ouvrir à la vie, au vivant. Pour d’autres, il s'agit d’une simple curiosité ou d'un désir de se lancer dans quelque chose d'intense.
Les motivations pour participer à un intensif d'éveil sont sans doute aussi nombreuses qu’il y a d’individus, pourtant ce sera toujours une fructueuse rencontre avec soi-même doublée d’une rencontre avec ce qui est au-delà de la personne et de la personnalité.
Les intensifs d’éveil sont animé par une personne spécifiquement formée pour diriger des intensifs d’éveil. L’animateur, parfois nommé ‘maître d’intensif’ est souvent assisté dans son rôle par une équipe d'assistants. Ces assistants, pour la plupart des personnes eux-mêmes en formation pour devenir maîtres d’intensif, sont une aide précieuse tant pour l'animateur que pour les participants.
Leur rôle couvre un large champ. Ils s'occupent des aspects matériels de l'intensif pour que celui-ci se déroule le plus harmonieusement possible. Ils répondant aux besoins des participants. Ils introduisent les méditations et veillent à ce que les dyades se déroulent comme elles le devraient lorsque l'animateur est en entretien avec un participant. Ils peuvent également participer aux dyades de communication lorsque cela est nécessaire.
Non. Les intensifs d'éveil n'appartiennent à aucune organisation spirituelle ou religieuse ni ne favorisent de chemin spirituel particulier. Ils ne sont pas non plus chapeautés par une autorité quelle qu’elle soit, pas même Charles Berner, l'initiateur de cette méthode d’auto-investigation.
La découverte de sa propre réalité est une affaire personnelle, aussi les intensifs d'éveil fonctionnent indépendamment de toute profession de foi, de tout système ou organisation philosophique, psychologique ou spirituelle. Les participants ne sont jamais requis d'adhérer à quelque système de croyance ou idéologie qui soit.
Une telle structure aide à s'écarter des conditionnements habituels de la vie quotidienne afin de réduire au minimum les distractions auxquelles nous nous livrons couramment. Maintenir le silence et l'isolement (absence de contact physique et de possibilité de distraction) pendant une certaine durée favorise la convergence de notre énergie vers l'introspection pour l’orienter vers un unique but, celui d’être dans la présence consciente.
Pendant un intensif d’éveil, il n’y a pas d’enseignement sur ce qu’est l’éveil, de discussion sur ce qu’est la vérité ou ce qu’elle n’est pas. Cependant un temps est réservé chaque jour pour donner des précisions sur la technique de communication et ainsi aider les participants à traverser les difficultés qu’ils peuvent rencontrer.
C’est aussi un temps de questions-réponses.
Chaque participant peut, à tout moment, avoir un entretien individuel avec l’animateur. Ce peut être pour clarifier une situation ou apporter réponse à un aspect spécifique de la technique, ce peut être pour résoudre une difficulté à laquelle le participant fait face ou… pour communiquer une expérience ! Ce peut être aussi une simple demande d’aide ou d’encouragement. Quelque soit la demande, elle sera toujours reçue et, dans la mesure du possible, satisfaite.
C’est une forme d’auto-investigation avec partenaire qui est utilisée pour ouvrir la voie à cette présence consciente. Par le biais d’une communication structurée, où une formulation particulière alliée à une question spécifique comme : « qui suis-je ? » sont utilisées, le participant peut engager toute son énergie dans cette unique intention d’être dans cette présence consciente.
Cette formulation particulière aux intensifs d’éveil commence toujours par : « Dis-moi…. » de façon à permettre à un processus d’auto-investigation et de communication de s’enclencher. Cela aide le participant à rester ancrer sur sa question et à communiquer à son partenaire ce dont il a pris conscience à la suite de son intention de s’éprouver directement dans l’instant.
C’est le format même de l’intensif ajouté à l’usage répétitif d’une instruction spécifique au sein d’une technique de communication structurée qui permet de dégager la voie à l’expérience de s’éprouver directement dans l’instant.
L'élément principal qui accélère le processus d’éveil est le fait d'être en relation avec un partenaire et de communiquer à celui-ci ce dont on a pris conscience à la suite de notre contemplation liée à la question posée. Présenter intégralement à son partenaire tout ce dont l’on a pris conscience suite à notre intention de nous éprouver directement dans l'instant clarifie les confusions mentales. La conscience que l’on a de soi-même croît lorsque l'on se présente à l'autre en toute intégrité, lorsque l'on s'ouvre, lorsque l'on s'ouvre au non connu, au nouveau. Plus l'on est à même de s'ouvrir à soi-même plus une communication vraie peut s'établir.
L'interaction vivante entre deux êtres humains aide à se maintenir à cette tâche, parfois ardue, d’être dans l’instant présent et de s'éprouver directement dans l'instant.
Non. Statistiquement, sur un intensif de trois jours environ 35 à 40% des participants font cette expérience. Ce pourcentage est parfois plus élevé, parfois beaucoup moins. Aucune prévision n'est possible et il n'y a aucun moyen de forcer cette expérience d’éveil à se produire.
Une seule chose est certaine, ne pas mettre en application la technique proposée est le plus sûr moyen de garantir que vous ne ferez pas cette expérience d’éveil ! C’est plus votre détermination, la solidité de votre intention, de votre engagement qui est le plus sûr gage de réussite.
Si vous vous éprouvez directement pendant l’intensif l'animateur vous encouragera alors à communiquer à vos partenaires cet état de présence consciente. Non pas tellement l’histoire de ce qui vous est arrivé mais bien plus de communiquer à partir de cet état de présence consciente. Ce faisant, vous vous enracinerez de plus en plus en lui ce qui sera également bénéfique pour vos partenaires et aidera à son intégration dans votre quotidien.
Exprimer la vérité de ce que l'on est fait partie intégrante du processus d'assimilation d'une expérience d'éveil. Il n'y a toutefois aucune cérémonie de remise de prix !
Hé bien… cela dépend de vous et uniquement de vous ! Cela dépend grandement de combien vous êtes à même de vous ouvrir à l'expérience, de vous ouvrir à laisser le ‘moi’ disparaître.
Dans la plupart des cas vous reviendrez à un état d'être dit ‘normal’, celui qui est ordinairement le vôtre, l'identification aura repris ses ‘droits’. Pourtant votre vie ne sera plus la même, vous ne verrez plus les choses depuis le même point de vue, celui que vous aviez avant l'expérience d’éveil.
Il y a un avant et un après l'expérience, il ne vous sera pas possible de retourner complètement à un état d'inconscience. Si vous estimez que cette connaissance directe est ce que vivre veut dire, alors vous trouverez les moyens pour garder, encourager ce contact et soutenir sa croissance.
Il est important que toutes les expériences faites au cours d’un intensif ne deviennent pas de bons souvenirs mais au contraire, qu’elles s’intègrent dans la vie quotidienne du participant. C'est pour faciliter cette integration que des dyades d'intégration sont proposées à la fin d’un intensif d'éveil. Une instruction spécifique permet de mieux intégrer et ancrer les expériences vécues durant l’intensif dans le quotidien. Le format ce ces dyades est identique à celui des dyades de communication durant un intensif.
Comme les intensifs d'éveil n'appartiennent à aucune organisation, ne favorisent aucun chemin spirituel particulier et ne font pas partie d’un système de développement personnel ou spirituel à long terme, la responsabilité de l'animateur est d'être disponible après l'intensif pour orienter, ‘conseiller’, répondre aux questions ou simplement partager avec les participants qui le désirent. Cela peut se faire physiquement, par écrit ou par tout autre moyen qui s'adapte le mieux à la situation.
Steven, Ontario - Canada
« Une expérience qui m'a littéralement fait exploser le mental ! »
Landy, Shenzhen - China
« J’ai pu prendre contact avec quelque chose que j’ai ressenti comme plus réel, plus vrai. J’ai gagné en lucidité sur mes problèmes et les excuses que je me donne dans la vie pour ne pas être moi-même. Les explications données et les contacts avec les partenaires m’ont vraiment aidé être plus consciente, à revenir à moi-même, à découvrir mes propres sentiments et multiples identités. »
John, Reno - Usa
« Au début lorsque je me posais la question : ‘Qui est en toi ?’, beaucoup de choses montaient ; des aspects de moi-même que je connaissais et d'autres que je ne connaissais pas. J'étais d'autant plus étonné que je pensais bien me connaître. Je suis resté avec cette question et peu à peu, vers la fin du groupe j'ai ressenti qu’en fait je n'étais personne car à chaque fois j'étais quelqu'un d'autre. Je sens que j'ai trouvé la clef de "qui je suis". Je ne suis personne et pourtant composé de tellement de visages différents. »
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